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installation photo vidéo

Lointaines inspirations de deux figures de la mythologie, emblèmes pour l’un de l’immobilité et pour l’autre du mouvement. Notre point fixe Pénélope — figure statique posée à un seul endroit (la maison) et notre point mouvant Ulysse — sans cesse en action dans son voyage de retour (la nature). Toujours au présent, les objets accompagnent nos espoirs et nos craintes. Images inspirées des lieux, pensées furtives ou rêves éveillés d’un mouvement perpétuel entre le dedans et le dehors. Dans un site où l’urbanisme et la nature s’entrelacent, les paysages tissent des fictions, comme celles tissées dans l’imagination mouvementée de Pénélope, durant les longues heures d’attente suspendues dans le temps, réduites à l’instant t où Ulysse va enfin revenir.

 

la fenêtre espace latent d’attente des autres, elle résume la dialectique du visible et de l’invisible, comme du voir sans être vu, en distinguant le moi de l’autre

la bobine de fil outil du labyrinthe, mémoire des mythes et des récits de tous les temps sur un travail très long et difficile, symbole du destin et lien entre le conscient, le subconscient et l’inconscient

la chaise symbole de stabilité d’assise, de savoir et de pouvoir sur la matière, métaphore idéale pour évoquer le corps humain — l’absence, la présence

la maison est au centre du monde, elle est l’image de l’univers, mais en même temps la représentation symbolique de l’être intérieur, la possibilité du retour en soi

le bateau véhicule des vivants, de leur vie et de leur histoire, histoire toujours inscrite dans un long déroulement — le temps de la traversée

création 2015

conception
Katerini Antonakaki

performance photographiée
Katerini Antonakaki et Sébastien Dault

animation
Claire Jany

photos
Mickaël Troivaux

Exposition créée en partenariat avec le Centre Socio-Culturel d’Etouvie à Amiens dans le cadre d’Invitations d’artistes 2015.

Cette installation accompagne le spectacle
le voyage immobile de Pénélope

Ulysse ici ne reviendra pas.
Pénélope ne le verra pas, même si il est dans le même cadre juste à côté d’elle. A côté du temps, accroché à son bateau.

A côté du moment où le fil des années se déroule, à côté de chaque seconde où la fenêtre passe devant la vue à garder en mémoire, à côté de l’heure où la maison contient tout son sens.

A côté de l’instant où l’on peut se poser sur une chaise et observer ce qui nous entoure.

C’est la maison où se déroule ce fil qui tisse des fictions. Quelqu’un, posé sur une chaise, attend.
Un autre, un bateau à la main, s’en va.
La rencontre a déjà eu lieu. Le retour se fait long.
La fenêtre reste le phare d’une simple rêverie de retrouvailles.

Et à chacun son histoire sortie de sa propre mythologie intime.